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cuisine de comptoir
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8 novembre 2007

C'était un bon vieux merlu, du genre qui ne fait

C'était un bon vieux merlu, du genre qui ne fait pas de bruit. On l'avait apprêté de frais, il y a quelques temps déjà, on l'avait fait beau. A présent, il se tenait, tranquille, dans son petit coin du congélateur, entre un minestrone du meilleur aloi, quelques bouquets espiègles et une échine dodue. Une petite vie bien tranquille, réglée comme celle d'un ouvrier Michelin à la retraite. Pas la plus exaltante, certes, mais tout de même. Une vie de menus plaisirs, de souvenirs, sûre du ré-écholennement progressif de la pension sur le pouvoir d'achat. Pas de quoi s'enflammer, mais pas de quoi gueuler non plus. Le voisinage agréable, les petites crevettes qui n'oubliaient jamais de venir le saluer en rentrant de l'école, les discussions sur le trottoir les soirs d'été. Tranquille, quoi !

Un beau jour, cependant, ce précaire et pourtant miraculeux équilibre quotidien en vînt à se trouver bouleversé. La faute ? Une splendide portion de tripettes, ayant récemment emménagé dans le quartier. Langoureuse en diable, provocatrice par nature. Sa carnation vermillon eut tôt fait de réveiller chez notre brave merlu des élans qu'il croyait avoir mis en coupe réglée, il y a bien longtemps déjà. C'était à présent pitié que de le voir traîner, l'oeil impavide, la lippe pendante, autour de la belle. Lui qui, malgré son âge, conservait l'allant nacré de ses jeunes années, se morfondait, la chair grise, perclus de cet amour contre nature pour une tripaille.

Ce furent les bouquets qui nous glissèrent deux mots à l'oreille sur cette étrange affaire. Propos relayés prestement par le minestrone et sa cousine, la crème de courge. Il y avait urgence ! On ne pouvait laisser dépérir ce bon compagnon. Aussi, et sans le moins du monde tenir compte de l'avis de la belle, nous décidâmes dans l'heure de les réunir, pour le meilleur ou pour le pire.

La morale de l'histoire ? On s'en fiche un peu. Le ventre a des élans que la morale, justement, ne peut soutenir. On invita donc quelques cousins de la belle. Le merlu, lui, n'en avait plus. Et on méla tout ceci intimement. La noce fut bonne, évidemment !

Merlu, tripettes et cochon

millefeuille_poisson_cochon

La noce :

On se prépare un beau filet de merlu coupé en deux, deux tranches de jambon cru taillées dans l'entame, quelques rouelles de boudin et un bon peu de tripes de belle façon.

On fait réduire les tripes dans leur sauce. On mixe légérement. On fait poêler poisson légérement fariné, jambon cru à sec et rouelles de boudin dans un peu de panne. On monte tout ceci en un millefeuille(poisson, tripettes, boudin er jambon cru, et ceci deux fois) collé-serré, suave en diable, émoustillant en... (désolé, je m'égare !).

A côté, on aura réalisé une purée de panais à l'huile de noisettes. On y ajoute une brunoise de fenouil et poireau blanchie au lait et poivre. Et on décore de pluche de fenouil et de fines rondelles de poireaux. Sans oublier de jolis traits de sauce tripette au fond de l'asiette.

Et on attaque le bouzin, que dis-je, la valse nuptiale avec la cuvée des 2 ânes gris (comme l'auteur). Un rouge des corbières plutôt bien troussé.

les2_nesgris

Bonne nuit, les petits !

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Commentaires
W
hooooooooo ... il est fini ce blog ?<br /> en bon bourguignon ed' beaune, j'aimais bien.<br /> revenez, les petits !
P
Moi, les bouteilles de " 2 ânes gris" que j'ai en cave, c'est du blanc!!??...<br /> Auraient-ils fait une cuvée spéciale "nuit de noces"?... ;-)<br /> Phil.
E
On va ailler guigner sur You Tube pour dénicher la vidéo de la nuit de noces.
M
j'aurais bien aimé être invité à la noce !!
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