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cuisine de comptoir
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13 décembre 2006

Votez bon, votez cochon ! Part 2

cochonLes enfants, continuons ce dossier sur le cochon par l'exemple. Attention aux âmes sensibles ! Quelques images, mots ou métaphores qui suivent, pourraient peut être choquer. Et oui, voici venir à grande lame acérée LA TUE COCHON !!!!

Il faisait froid ce matin, très froid. Mon bout du monde baignait dans la gelée. Les respirations exhalaient des vapeurs de locomotives. Une aube parfaite pour tuer le cochon.

D'ailleurs, il n'était pas très vaillant, le gazier, lui, d'habitude si girond, si plaisant, toujours en attente d'une compagnie, d'un brin de discussion, toujours friand d'un bon mot ! Il le devinait qu'ça sentait pas bon pour sa couenne. Tant de gaillards dans la cour,  si tôt, c'était vraiment pas normal. Figé, et pas par le froid, il guettait, tentait de se rassurer. "C'est pas possible, on tue pas un si bon compagnon. C'est pas pour moi. Y'a forcemment une bonne raison à l'attroupement". Ben oui, y'avait une bonne raison. Mais la raison du ventre que le cochon ignore. Surtout quand il s'agit de sa propre chair.

Respectueusement, il fut sorti de la soue. C'était presque à qui de l'assemblée le saluait,  d'un doigt sur la casquette,  d'un hochement de tête mais toujours d'une larme à l'oeil. On becte pas un si bel animal comme ça. Ca mérite le recueillement !

Enfin, fallait bien y aller. c'est immuable. On tue le cochon comme on l'a toujours tué. Le plus vite possible, le plus proprement. On est pas à l'abattoir, m... !

Il essaya bien de se débattre, de ruer pour le coup. Peine perdue, la lame trancha, franche, sans hésitation.

Le sang coula. On le recueillit. Un sang qu'il faut touiller pour la sanguette et le boudin. Puis la carcasse du défunt fut flambée. Puis, raclée. Puis rincée, à l'eau bouillante. Précaution nécessaire avant de l'ouvrir de bas en haut.

Et puis on sépare les chairs, on détaille, on sort les tripes. Tout doucement,  les tripes. Presque en silence. Ca y est, elles sont dénouées, la graisse ôtée. On nettoie les boyaux qui vont bientôt servir. Boudins et saucissons.

L'aube laisse en suspens les dernières traces de son passage. On termine la découpe. On prépare à la conservation. Quelques bouteilles surgissent, sur la pointe des pieds. Ca pousse doucement du col, ça aguiche légérement de la robe. Le viognier 2005 de Gilles Azzoni joue en contrepoint aux côteaux du Loir 2005 de Bénédicte de Rycke une ode à la victime.

Le soleil s'affranchit. Il fait presque bon. T'inquiètes pas, mon cochon ! T'aurais pu plus mal tombé! Tu seras bien cuisiné.

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M
on s'y croirait
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